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Etre ou ne pas être en Thiérache !
Alexandre Dumas père disait : « Peu importe que l’on
viole l’histoire, pourvu qu’on lui fasse un enfant. »
Cet enfant naquit, ce fut un syndicat mixte et avec lui
apparut la notion de « Grande Thiérache. »
Quelle Grande Thiérache ? Elle existe déjà ! (Voyons la carte ci-dessous de 1613)
Carte Thiérache en 1613
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A cet effet, voyons ces « importants » engoncés dans leur habits du dimanche, assis autour de tables rassemblées, placées en fer à cheval, une bouteille d’eau, un verre, un stylo et des feuilles de papier devant leur nom, ils s’apprêtent à polémiquer sur une création déjà créée… |
Les voilà comme nos politiques à changer surtout ce qui fonctionne, la Thiérache c’est eux, ils vont trancher… ajouter, supprimer des communes selon leur susceptibilité, même s'il faut oublier les racines de ces hommes forgés par cette région, cette région millénaire, cette région née de son histoire, celle de ces communes qui partageaient un cadre de vie, un paysage d’herbages de bocages et de forêts et en plus un patois… Partout d’où vous venez vous savez que vous arrivez en Thiérache.
Que dire de ces sites Internet qui sans vérifier, font passer ces informations… Puis sans scrupules, profiter de ces villages retirés de la carte de Thiérache, pour faire le bonheur de leurs publicités :
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Les églises de Thiérache, - Les châteaux de Thiérache, - Les circuits de randonnées de Thiérache, - Les monuments de Thiérache, - Les cartes postales de Thiérache, etc.… |
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Certains diront que l’on ne fait pas de progrès avec les
souvenirs, je vais vous présenter la Thiérache, elle n’est pas mienne, déjà en
550 Saint Théodulphe en révélait l’existence sous la dénomination « Théorascia
Sylva », la forêt de Thierry, le fils aîné de Clovis qui eut en partage cette
région.
Voici ci-dessous la carte de la Thiérache de l’Aisne, celle
qui ait toujours gardée son appellation.
Carte
médiévale de la Thiérache de l’Aisne
La Thiérache est une région de bocage, humide et verdoyante,
c’est un paysage fait de vallons, de prairies, de forêts et de cours d’eau…
Jadis c’était une immense forêt défrichée, lentement, depuis
l’époque Gallo-romaine puis par les moines qui y fondèrent de nombreuses
abbayes :
Saint-Michel en 945 – Bucilly en 946 –
Foigny (commune de La Bouteille) en 1121 – Clairfontaine en 1126 –
Val Saint Pierre (commune de Bray en Thiérache) en 1140.
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En savoir plus sur la Chartreuse du Val Saint Pierre :
Vue et profil de la Chartreuse du Val Saint Pierre
– Dessin de Hangest en 1718 – Lit. D’après la gravure d’Aveline
La Chartreuse du Val Saint Pierre fut fondée en 1140 par
RENAUD, Seigneur de Rozoy sur Serre, elle fut abandonnée au milieu du
XIIIème siècle à cause d’insalubrité, et reconstruite non loin de son
emplacement à un endroit plus favorable, mais en 1631 il fut décidé une
reconstruction générale et définitive au sommet de la colline.
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Notons qu’en 1756, la Chartreuse était prospère, de par les
dons des bienfaiteurs et les achats du monastère, elle comprenait 2 500
hectares.
Dans le couloir d’invasion elle eut à subir toutes les
guerres, mais elle parvint à traverser tous ces conflits jusqu’à la révolution
en 1791 ou ses biens sont confisqués, mis en adjudication et dispersés.
Le couvent du Val Saint Pierre en Thiérache est un asile de silence et de piété, il est situé au milieu de forêts immenses faisant partie de son domaine.
-> Voyons ce qu’en disait Merlin de Thionville qui y séjourna en 1780 :
« Les approches de la maison sont environnées de terres
labourables, de prairies, d’étangs et de belles fermes. Une muraille très élevée
en masquait et en fermait l’intérieur, l’église en occupait le fond et deux
ailes en formaient les côtés, dans celle de gauche, les salles à manger, les
offices, l’antichambre, le vestibule et l’escalier et au premier les chambres
d’ôtes, derrière se trouvaient les cuisines, les logements des domestiques et
des frères chargés de la surveillance de la maison, des jardins des terres et
forêts.
L’aile droite était occupée par les religieux spécialement
chargés de l’administration des forêts et de la rentrée des fonds dans la caisse
des procureurs.
En retour de cette aile on descendait dans la basse cour où
se trouvaient les chevaux, une vacherie, une forge, une tannerie sur un
ruisseau, une buanderie, une brasserie, une pharmacie, une infirmerie et un
atelier de charronnage.
De cette basse cour on entrait dans un potager qui
aboutissait à un grand étang placé au milieu sur lequel était construite une
machine hydraulique qui envoyait l’eau dans les cuisines et dans toutes les
cellules.
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Derrière l’église était le cloître contenant quarante
cellules (certains pensent à vint cinq cellules) de quatre belles pièces
chacune ».
A la tête de la chartreuse se trouve :
- Le Prieur, c’est le représentant de l’autorité centrale,
- Le Vicaire, qui remplace si nécessité le Prieur,
- Le Procureur qui s’occupe du temporel,
- Le Sacristain qui surveille tout ce qui concerne l’église,
- L’Antiquior (un ancien) qui peut remplacer le Vicaire,
- Les Religieux et les Frères.
Il y a plusieurs étapes avant de devenir Religieux, les postulants sont reçus à partir de 18 ans, il leur faut des marques sérieuses de vocations et être assez robustes pour supporter les austérités, ils doivent aussi comprendre le latin.
Le postulant est mis à l’épreuve pendant un mois, alors il peut prendre l’habit, cette robe de laine blanche des chartreux, il abandonne son nom patronymique pour prendre celui d’un saint.
Le noviciat durera une année pendant laquelle il étudiera
la constitution de l’ordre et la spiritualité sous la direction d’un Père
Maître.
Alors le novice prononcera ses vœux et deviendra religieux
à par entière et en dehors des différents offices il s’adonnera à la prière à
l’étude, à l’écriture et au travail manuel.
Pour les Frères dont le postulat dure aussi une année,
période durant laquelle on éprouve sa vocation en le soumettant à des épreuves
en rapport avec les occupations auxquelles on le destine. Alors il revêt une
robe de laine brune et se lie à la chartreuse par un contrat civil c’est un
Frère donné.
Les Frères quant à eux s’occupent des travaux matériels de
la maison, on les trouve cuisiniers, boulangers, cordonniers, serruriers,
forgerons, menuisiers, brasseurs, tisserands etc… Ils sont aidés dans leurs
activités par des domestiques.
La grande richesse temporelle de la Chartreuse du Val Saint Pierre était incontestable, elle était la providence des pauvres du pays et des nombreux domestiques qui y vivaient.
Sa grande charité était reconnue !
Du mobilier non vendu fut transporté à l’Eglise de Vervins,
un important patrimoine historique, classé en 1975, dont le célèbre tableau de
Jouvenet peint en 1699, une chair à prêcher (voir ci-dessous), un autre tableau
du même Jouvenet « Jésus au jardin des oliviers » et deux autres peintures
représentant deux beaux portraits de Chartreux.
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Les Eglises fortifiées de
Thiérache
Durant de longs siècles, toutes les guerres Européennes se
sont jouées dans le Nord-est de la Picardie, et la Thiérache était un couloir
d’invasions, pour cela au 17ème siècle, face aux pilleurs et
envahisseurs de toute sorte, les habitants des villages fortifièrent leurs
églises pour se protéger.
A partir de constructions datant du 12 au 14ème
siècle, ces lieux de culte furent bardés de tours, de tourelles et de donjons
percées de meurtrières.
A l’intérieur furent aménagés des puits, des fours à pains,
de vastes salles sur plusieurs étages avec des cheminées. Dès le danger signalé
la population de la commune venait se réfugier dans l’église avec leurs animaux,
cela permettait aussi de tenir un siège.
Sur place un circuit balisé permet de visiter ces églises fortifiées de Thiérache
Un très bel exemple d’église fortifiée : Saint-Martin de Burelles
Le village de Burelles occupe une position stratégique,
elle est au croisement d’une des voies qui relient Vervins à Laon.
Cet édifice est totalement dépourvue de nef, se compose d’un cœur, de deux
travées et d’un transept précédé d’un clocher fortifié.
La construction en briques, comme dans la plupart des
églises fortifiées de Thiérache, regroupe tous les éléments protecteurs et
défensifs de l’édifice. Une tour d’escalier accolée à l’angle sud-ouest du
clocher conduit à ses deux niveaux supérieurs dont le premier voûté d’ogives
renferme encore une cheminée, le second étage était la salle de refuge « salle
des juifs » qui occupe tout le comble du transept. Une cinquantaine de
meurtrières y sont savamment placées permettant la surveillance des voies menant
à l’église sans laisser d’angles morts.
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Les Châteaux de
Thiérache
Carte Archives Départementale de l’Aisne
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C’est au moyen age que l’occident se couvre progressivement
de châteaux. Aux XI et XIIIe siècles, se sont d’abord les châteaux sur motte
(appelées mottes castrales ou féodales) qui font leur apparition. Ce sont, à
l’origine, des donjons en bois édifiés sur des buttes de terre artificielles.
Les XIIIe-XVe siècles voient se répandre un autre type
d’habitat seigneurial : les maisons fortes. Ce sont des plates-formes protégées
par des fossés, qui sont en général de forme quadrangulaire. Pour bien marquer
la différence entre châteaux sur motte et les maisons forte de moindre
importance, les fossés de ces dernières ne peuvent souvent pas dépasser une
certaine dimension : du fossé un seul homme doit pouvoir lancer la terre à
l’extérieur en un seul mouvement.
En Thiérache, les mottes sont d’abord érigées dans les plus
importants habitats pour se multiplier dans de nombreux villages. (Tiré
du texte de Bénédicte Doyen)